Circuit no2 : Les vestiges du château du seigneur d'Orsay
Une promenade imaginaire dans le parc du château d'Orsay au XVIIIe siècle
Orsay avait un seigneur dès 1080. En 1362, durant la guerre de Cent Ans, un de ses successeurs y construit une forteresse. Le château est pris par les anglais en 1423.
A la fin de la guerre de Cent Ans, sous la Seigneurie des Boucher, Orsay n’a plus que cinq familles et 25 habitants, puis la population connaît les guerres de religion et la Fronde. Toutefois, après celle-ci, Charles Boucher 3, prévôt des Marchands de Paris sous Louis XIV, construit le quai d’Orsay.
En 1741 la seigneurie passe aux mains des Grimod du Fort qui remodèlent le village d’Orsay et embellissent le château. Pierre Gaspard Marie Grimod du Fort, immensément riche, veuf de sa jeune femme, comte en 1770, est en voyage à l’étranger dans la famille de sa seconde femme quand éclate la Révolution. Considéré comme émigré, il voit tous ses biens confisqués et considérés comme biens nationaux. Son château est acheté par un marchand de biens parisien qui revend la terre en lots. En 1799 il ne reste plus qu’une aile au château. Elle est restaurée par la veuve du baron Gurit Hulot, belle mère du général Moreau. Pierre Gaspard Grimod du Four meurt ruiné en 1809, à l’hospice de Vienne en Autriche.
La Mairie actuelle, l’hôpital, l'ancien lycée Alain Fournier (emplacement du marché actuel), le remblai du RER sont édifiés sur les terres du château. La partie Est du parc se divisera en cinq grandes propriétés (aujourd’hui Clarté Dieu, Résidence de l’Yvette, Résidence du Chevalier d’Orsay, Résidence Chevreuse …). Autour de la Rue d’Orgeval et à la place du jardin potager du Château, des maisons particulières ont totalement rempli l’espace.
Le parcours proposé permet d’estimer l’immensité et la variété des sites du parc et de son majestueux canal. Le malheureux destin de ce château ne laisse malheureusement que peu de traces.
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1. L'emplacement du château
Départ : Maison des associations dans le parc Charles Boucher
La Maison des associations est construite sur les fondations d'une partie du château.
À l'origine, ce dernier avait une forme en U constituée d'un corps principal au sud associé à deux ailes en retour vers le nord.
L'entrée se situait du côté de l'avenue Saint-Laurent qui était alors une allée de la propriété.
Cette allée était reliée au château par un pont enjambant des douves qui entouraient totalement le bâtiment.
La pièce d'eau située légèrement en contrebas est un vestige de la partie nord de ces douves.
L'aquarelle montre l'allure du château vers 1840. À cette époque seule l'aile est subsiste. |
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La Maison des associations est construite sur les fondations de l'aile est du château. À droite sur la photographie, on remarque un belvédère avec une balustrade qui semble être un réemploi du départ du pont qui permettait d'enjamber les douves et de descendre vers le canal. Sur une gravure de l'époque, mais probablement antérieure à l'aquarelle, le pont est représenté avec deux arches. Des vestiges d'une pile de pont sont encore visibles dans le mur séparant la cour de l'école Sainte-Suzanne du parc Boucher. |
2. La ferme du château
Traverser l'avenue Saint Laurent.
En traversant l'avenue Saint-Laurent : on laisse à droite l'église et, en avant-plan, ce qui reste de la basse-cour et des écuries du château; à gauche l'avenue Saint-Laurent remplace l'allée Saint-Laurent menant autrefois au château. Prendre l'allée Michel Chevotet qui longe le talus de la N118. En montant l'allée Jean-Michel Chevotet on croise à droite la Grande Bouvêche avec ses tours (c'était la demeure du « fermier » du château, sur ses terres se reposaient les troupeaux qui venaient à pied des provinces du Sud-Ouest, et qui gagnaient Paris en une dernière étape). Toujours sur la droite, les vestiges d'un belvédère qui avait vue sur la vallée. |
3. La pièce d'eau centrale du parc
Continuer sur l'allée Jean-Michel Chevotet jusqu'à la rue de Paris. Prendre à gauche. Passer sous le pont de la N118.
La rue de Paris était la « route de Paris à Chartres » au temps de la splendeur du château. Après le pont, on découvre la Clarté-Dieu. Si l'on a l'autorisation des franciscains de la Clarté-Dieu, il est possible de faire le tour de la pièce d'eau, repère important et vestige du parc quelque peu écorné à l'ouest par le remblai de la RN 118. L'architecte Jean-Michel Chevotet, héritier de Lenôtre dessine le parc d'Orsay pour Pierre Gaspard Marie Grimod d'Orsay entre 1758 et 1764. |
4. Longer le parc par la route Paris-Chartres
Continuer la rue de Paris jusqu'à la rue Parat.
La rue de Paris marque la limite nord du parc. Après la Clarté-Dieu sont successivement visibles : la Résidence de l'Yvette, celle du Chevalier d'Orsay et la Résidence de Chevreuse. Accessibles de la rue de Paris et de l'avenue Saint-Laurent, elles occupent un espace qui, après la destruction du château et le morcellement du parc, constituait pour chacune un domaine englobant la grande demeure du propriétaire. Aujourd'hui certaines de ces demeures subsistent (Clarté Dieu, Résidence de l'Yvette et du Chevalier d'Orsay), mais l'espace environnant est couvert de grands immeubles d'habitation. |
5. Traverser le parc du sud au nord
Emprunter la rue Parat.
En descendant la rue Parrat, on croise trois rues orientées est-ouest comme la grande pièce d'eau: la rue de l'Avenir, l'avenue Saint Laurent et la rue du Parc. La rue du Parc emprunte le tracé d'une allée du parc menant du château jusqu'à l'extrémité est de la propriété. |
6. L'extrémité est du canal
Descendre par le petit escalier vers le Temple de la Gloire et les deux petits lacs.
Le premier petit lac représente la moitié de la pièce d'eau qui terminait à l'est le canal, pièce d'eau qui a été coupée par l'avenue des Lacs. L'autre moitié, au nord-est de cette avenue, est dans une propriété privée, le Temple de la Gloire, édifié par la belle-mère du général Moreau en l'honneur de son gendre, qui venait de mettre fin aux guerres révolutionnaires et d'établir la paix en Europe. Elle l'y a accueilli avec sa fille, jeune épousée, en la journée inaugurale du 23 mai 1801. |
7. Longer le canal
Emprunter le boulevard de la Terrasse vers le retour.
Avant de parvenir au boulevard de la Terrasse qui bordait la limite nord du parc, le visiteur passe entre les deux pièces d'eau
au-dessus d'un conduit busé. |
8. Sous le pont de l'Yvette
Passer sous le pont de la N118, suivre la rue Guy Moquet, descendre quelques marches et emprunter la voie piétonne tracée entre l'Yvette et la rue Guy-Moquet.
La route Versaille-Corbeil franchit l'Yvette sur ce pont. |
9. L'extrémité ouest du canal
Passer sous le pont de pierre et remonter en dépassant l'Office de Tourisme. Passer sous le viaduc ferroviaire et atteindre le lac du Mail.
On parvient à l'autre extrémité du canal, aujourd'hui le lac du Mail, qui ne couvre que la moitié du bassin originel.
10. Le potager du château
Contourner le lac par le nord en longeant l'Yvette. En quittant le trajet à la hauteur des jeux pour enfants, emprunter la rue du Mail, puis la rue de Launay à gauche et redescendre par la rue de l'Yvette.
Ces rues suivent trois allées principales du potager du château. Ce potager très vaste est devenu ensuite celui de l'hôpital, jusqu'à ce que le talus du RER vienne séparer le Centre hospitalier de sa source de légumes, en 1867.
11. La route Versailles-Corbeil traverse le canal
Passer sous le viaduc, revenir vers l'Office de tourisme en longeant la place du Docteur Albert (place du marché). Traverser l'avenue Foch pour atteindre l'école Sainte Suzanne.
En se penchant le long de la cloture de l'école et en regardant sous l'avenue du Maréchal-Foch (ancienne route royale Versailles-Corbeil) qui descend du centre ville, le visiteur observe les arches du pont qui enjambait alors le canal, lequel était à l'époque plus large (26 mètres) que pourraient le laisser supposer les intervalles entre piles. En regardant par le portail de l'école, on voit quatre pilastres encastrées dans un mur, qui appartenaient à une pile d'un autre pont menant du château au canal. |
Diverticule hors du circuit
Reprendre la rue de Versailles vers la Pacaterie.
Dans la rue Étienne Bauer qui longe le château de la Pacaterie, on peut voir, inséré dans la façade d'une maison, deux têtes grotesques (dauphins) qu'on suppose être situées, à l'origine, à proximité du canal. En face, l'immeuble de la Pacaterie, faisait partie du domaine du château. |
12. La fin de la promenade
Revenir au point de départ (parc Boucher et maison des Associations) en remontant l'avenue Foch.